Julien est encore malade et souffre d'une intoxication alimentaire. Je reste présent à l'auberge jusqu'à 10h30 et au lieu de partir à la journée en vélo, je loue un VTT pour me rendre aux ruines de Pukara à 1/2 heure du village.
Il y a deux montagnes jumelles où la civilisation Atacamienne avait décidé de s'installer avant l'époque Inca pour voir arriver l'ennemi. Effectivement, plus j'escalade la montagne et plus la vue au loin est dégagée. Du premier mirador, on passe devant les ruines des habitations de l'époque construites à fleur de montagne.
Et du deuxième mirador, la vue encore plus haute est à couper le souffle. Les montagnes rouges, les pics enneigés, la plaine, le village de San Pedro, la rivière, le canyon, les dunes, etc... je ne sais plus où donner de la tête tellement je suis entouré de merveilles.
Je rentre ensuite à l'auberge en VTT, le temps de constater l'état de santé de Julien, je repars en bus visiter la Vallée de la Luna. On est un groupe de 10 touristes, le guide est très sympa, du Cranberries à fond dans le mini-bus, ça fait du bien de se détendre un peu... :-)
On part marcher à travers la Vallée de la Luna qui doit son nom à son aspect lunaire. Aucun animal ne vit ici, le sol est recouvert de sel blanc et quelques rochers rouges font surface.
Les montagnes rouges plissées, semblables à celles du Colorado aux USA doivent cette forme à la force exercée par les 2 versants de montagne qui entourent le canyon. La surface plate se dresse alors et sort de terre par pression ce qui explique les nombreux plis que l'on peut voir sur ces montagnes rouges.
On se rend ensuite à la Vallée de la Mort. Elle tient son nom à un Français qui a découvert cette terre rouge semblable à la planète Mars. Lorsqu'il s'est exprimé en Espagnol, la population a retenu le terme "Muerte" (mort) au lieu de "Martes" (Mars)...
On s'aventure ensuite dans les entrailles de ces montagnes, entre grotte et spéléologie, on se faufile sous terre à travers les recoins de la montagne. On termine l'excursion en escaladant une dune géante d'où l'on peut profiter du coucher de soleil sur la Vallée de la Luna et ses splendides montagnes rouges.
Je rentre ensuite à San Pedro, Julien va mieux alors je repars aussitôt me faire plaisir en participant à une séance d'astronomie au milieu du désert d'Atacama, réputé pour être le meilleur endroit au monde pour contempler les étoiles.
L'explication en espagnol est fort intéressante, on nous montre à l'aide d'un laser vert surpuissant les constellations dans le ciel. Le Scorpion, le Lion, le Sagitaire, Alpha / Beta, l'étoile du Sud, Mars, Saturne... ça donne vraiment envie d'en savoir plus et de se passionner pour l'astronomie.
L'agence est tenue par un français, Alain, qui est un vrai passionné. Il a décidé de quitter la France pour s'installer ici et vivre sa passion à fond. Il y a 10 téléscopes énormes disposés dans le désert, et chacun d'entre eux sont orientés sur les merveilles du Ciel.
Des groupements d'étoiles qui se touchent par centaines au milieu de la Voie Lactée, un alignement de 3 étoiles rapprochées orange, bleue et blanche, une nébuleuse avec une étoile entourée de petits fragments brillants qui forment un nuage, un groupement d'étoiles reliées entre elles par des fils constituant une grande toile d'araignée toute blanche et brillante, l'étoile du Berger qui brille de mille feux, un trou noir au milieu de la galaxie, la planète Mars, entièrement rouge...
Et puis surtout, Saturne, où l'on voit très nettement l'anneau qui encercle parfaitement la planète. On croirait voir un dessin tellement c'est incroyable. Et enfin, celle que l'on connaît tous, la Lune.
Au téléscope, sa luminosité est telle que l'on voit parfaitement tous les cratères, les gros, les petits, les fissures, les zones lisses et celles plus poussiéreuses.
C'est une sensation extraordinaire de rencontrer comme ça celle qui veille sur nous chaque nuit lorsqu'on ferme les yeux...